À La Magnanerie du Serre, les trois plus vieux châtaigniers dépassent les 320 ans. Ils ont sans nul doute connu le règne de Louis XIV et la guerre des Camisards.

Ils ont, avec les plus jeunes, survécu à la maladie de l'encre qui est apparue au 19ème siècle et ont échappé à l'abattage pour alimenter les usines à tanin.

Au cours du 20ème siècle, ils ont souffert de l'exode des cévenols vers les grandes villes et de la déprise des terres agricoles.

À notre arrivée, il nous a fallu débroussailler, couper les branches mortes, les rejets, les ronces et les fougères pour dégager les châtaigniers greffés plantés en vergers par les anciens.
Ce qui nous a aussi permis de découvrir de superbes murs en pierres sèches.

Puis à partir de l'an 2000, pour lutter contre les maladies et redonner de la vigueur aux châtaigniers, les premiers élagages sévères ou légers ont commencé et se poursuivent encore actuellement.

Dans mon travail d'entretien, je suis aidée par mes brebis qui maintiennent l'herbe rase, mes poules qui grattent la terre et traquent les vers, mes équidés qui me permettent de fabriquer un bon fumier à épandre dans les vergers, ... sans oublier les sangliers qui aèrent la terre. Les animaux sauvages ont eux aussi leur place dans le domaine de La Magnanerie !

Les récoltes des châtaignes, qui durent tout le mois d'octobre et une partie du mois de novembre, se font, selon le lieu et le temps, à la main, sur filets ou avec la récolteuse qui aspire les fruits.

Puis les fruits sont apportés au local dédié à la châtaigne pour y être calibrés et triés (tri sanitaire par trempage dans l'eau pour éliminer les fruits abîmés).

Je produis, récolte et transforme les fruits en respectant le Cahier des Charges de l'AOP "Châtaignes des Cévennes" (Appellation d'Origine Protégée reconnue au niveau européen).

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